Du 5 au 7 août de ce brûlant été 2022, le quai Richelieu de Bordeaux accueillait la première manifestation des 72 Heures de l’Entreprenariat africain. L’événement est organisé par l’Association des Auto-entrepreneurs Africains de la Diaspora (AAED), dirigée par Mme Fatou Fall, basée à Parempuyre en Gironde.
Diversité, dynamisme, tranquillité
On est frappé au premier abord par l’incroyable diversité qui anime le quai Richelieu, ce lieu historique du patrimoine urbain de Bordeaux situé entre la Maison Eco-citoyenne et le Miroir d’eau le plus grand d’Europe. A la foule habituelle des promeneurs, des passants et des touristes s’ajoutent les participants à l’événement et les nombreux organisateurs. Les stands offrent une incroyable variété, puisqu’ils sont animés par des participants venus du Sénégal, de l’Italie, du Canada et du Kenya, entre autres…
Le rôle primordial de l’innovation
Le dynamisme de l’opération Les 3 Jours de la Diaspora se base également sur l’innovation. Durant 72 heures, la promotion de l’esprit d’entreprise côtoie l’interculturel. Créée en octobre 2020, L’Association des Auto-Entrepreneurs de la Diaspora africaine, selon sa présidente, Madame Fatou Fall, interrogée par Kaddu Média Diaspora (KDMédia), se donne pour mission « de sortir de l’isolement les nombreux créateurs africains de la Diaspora, être un organisme d’accompagnement pour favoriser leur insertion dans le pays d’accueil ». Elle entend aussi « promouvoir et valoriser leurs créations à travers l’organisations de foires d’exposition.»
Elle a par ailleurs magnifié l’écoute et le soutien que la ville de Bordeaux a apporté à leur association. « L’occasion que nous offre la ville de Bordeaux, en nous facilitant l’organisation d’un tel événement sur le quai Richelieu, est salutaire car elle contribue à la visibilité à nos savoir-faire. Je remercie donc l’autorité municipale qui a soutenu notre démarche et particulièrement Mme Nadia Saadi, Adjointe au Maire de Bordeaux en charge des mutations économiques .» Donner la parole aux femmes dans des espaces de rapprochement comme la foire est de prendre en considération leurs inspirations profondes, leurs envies d’entreprendre et aussi leurs visions sur l’émancipation par l’économie.
M. Abdoulaye Diallo, Consul Général du Sénégal à Bordeaux a tenu à la féliciter pour son initiative pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin de la diaspora. « J’ai été impressionné par tout ce que j’ai vu ici en terme de diversité mais également la richesse des produits exposés. Cela ne peut qu’être soutenu par le Consulat car nous avons aussi un rôle de promotion économique, sociale et culturelle. Nous avons la volonté d’appuyer toute initiative qui puisse faire connaître le Sénégal.»
L’entrepreneuriat : un mixte de motivation, d’investissement et de détermination
Dans les stands c’est un vrai vertige pour les yeux : créations de mode et stylisme, bijoux artisanaux, vêtements, chaussures, du conseils et formation. La diversité se retrouve en outre dans la gamme des produits et des spécialités culinaires proposées par les entrepreneurs. Parmi lesquels l’on peut citer : les As de la cuisine Milia Salomon et Penda Kébé, Jonque by Khady, pour le conseil et la formation, Mme Vagabonne pour la personnalisation de vos sacs, de vos objets, Diaar Yéémou pour l’immobilier et l’agrobusiness. Elles ont respectivement exprimé leur engagement dans l’entrepreneuriat.
Quand j’étais adolescente, j’avais une tante qui m’a une fois fait savoir que si une fille n’apprenait pas à cuisiner très tôt, elle pourrait compromettre le « bonheur » qu’une famille doit trouver à table. Cela m’avait beaucoup fait réfléchir et donc à chaque fois qu’ellepréparait le repas, je n’étais jamais loin d’elle pour observer. Aujourd’hui, je peux dire que c’est grâce à elle que la cuisine est devenue ma passion. La foire est donc l’occasion de la faire partager.
Milia Salomon
Saveur Oryza
La cuisine est dans mes gênes. C’est notre maman qui nous a transmisse cette passion. Même si la cuisine prend beaucoup de temps, il faut de la patience. Car faire à manger, c’est inviter à découvrir une culture culinaire, des saveurs d’ailleurs. En plus de la passion, on donne ce que l’on ressent dans le cœur. C’est ma perception. Donc, en participant à cette foire, c’est aussi pour y trouver une vitrine, un espace de partage.
Mme Kébé
Afadi Cook
Je tenais à participer à cet événement qui est d’ailleurs mon deuxième événement avec l’AAED c’est parce que c’est un collectif de femmes qui se retrouvent, non pas pour le côté marchand, même si cela est important, mais c’est aussi pour l’entraide, le partager de nos valeurs. Si j’ai pris ce stand, c’est pour donner de la force à cette association et mettre en valeur l’auto entreprenariat au féminin. Elle milite pour l’épanouissement personnel, conjugal, sexuel et professionnel de la femme. Pour moi l’entreprenariat c’est un mixte de motivation et de détermination.
Khady Diallo
Jongue by Khady
Madame Vagabonne tenait un stand « raffiné » qui a attiré les regards des stylistes, des modélistes mais pas que. Le studio de confection qui donnent sens à l’existence de produits personnalisés a été bien visité.
Le secteur de l’immobilier et de l’agro business étaient aussi présent avec Diaar Yéémou Invest. « J’ai rencontré les membres de la diaspora qui ont besoin d’être rassurés et accompagnés dans leurs projets d’investissement, que ça soit dans l’immobilier ou dans l’agrobusiness au Sénégal. Notre présence à la foire nous permet, bien entendu, de leur proposer des solutions pour acquérir des équipements de transformation de produits locaux. Notre leitmotiv c’est faire de telle sorte que les Sénégalais qui achètent soient sereins. C’est ma contribution en tant que femme africaine de la diaspora soucieuse du développement de son pays, le Sénégal» évoque Oumy Sall Ndiaye, GEO de Diaar Yéémou Invest.
Touche culturelle associant défilé de mode et Taneeber
L’ambiance de ces 3 jours de la Diaspora Africaine baigne dans une ambiance de grande tranquillité dans l’animation, contrairement à l’idée de confusion bruyante qu’évoque le mot foire. La qualité de l’organisation, les animations musicales et la présence de nombreuses familles expliquent peut-être cette sensation de rencontre populaire et sereine. Exposantes comme touristes ont dansé sous le rythme du tambour major Modou Mbaye.